mercredi 19 décembre 2012

Le taxage chez les jeunes

Par Jocelyn Duquet

 
Au Québec, tout le monde connaît ce qu’on appelle l’effet de masse où le plus fort écrase le plus petit, où une personne « différente » est mise de côté et attire les mauvais regards. Donc il n’est pas étonnant de voir que dans les institutions scolaires du Québec, il y ait autant d’intimidation et de taxage. Car si on se fie aux journalistes Annie Fernandez (Journal de Québec) et Lia Lévesque (La Presse), tout laisse croire que ce fléau ne sera pas réglé d’aussitôt. Beaucoup de questions se posent : quels types de gens pratiquent le taxage? Pourquoi autant de silence sur le sujet? Où est l’aide aux victimes? Et enfin, y a-t-il des plans d’actions prévus?
 



Qui sont les taxeurs?


Selon les diverses sources contactées, les gens qui pratiquent le taxage sont plus souvent enclins à avoir des comportements agressifs. Ces taxeurs n’ont pas peur d’exécuter leurs menaces ni de régler leurs comptes à coups de poings ou de tout objet disponible sous la main. Bien souvent, ils connaissent leur future victime, ils savent qu’elle sera facile à appréhender et leurs cibles de choix sont les plus jeunes. Plusieurs d’entre eux le font dans le but de se payer de la drogue et de l’alcool. D’autres le font pour se procurer des vêtements de marque comme le rapporte Guillaume, une victime :  « Ils voulaient m’enlever mes shoes et mon gilet ».  Il est à noter que les taxeurs aiment opérer en gang.
 



Le taxage toujours tabou


Les gens le savent, mais personne n’ose parler, comme l’indique la policière Suzie Gagné de la ville de Québec : « Ils savent de quoi je parle, mais à cause de la loi du silence, ils regardent par terre ». Pour tout dire, les jeunes n’osent pas dénoncer un autre à visage découvert et lorsque c’est le cas, ils ont peur. Toutefois, ce qui permet  surtout à ce fléau de perdurer, c’est le silence des  parents qui banalisent les faits et qui vont même jusqu’à nier que leur enfant soit un taxeur malgré toutes les preuves.


Aide disponible et futur plan d’action



Pour l’instant, il n’y a que très peu d’aide offerte aux victimes. La seule aide est une ligne de dénonciation (691-Agir) où les appels se font en tout anonymat. Puis, si on regarde du côté du plan d’action gouvernemental, la ministre de l’Education veut implanter une campagne nationale de sensibilisation sur le sujet, elle veut aussi que chaque école ait son propre guide pour lutter contre la violence. De plus, elle désire créer un centre d’expertise à partir d’un milieu universitaire et engager  plus de psychoéducateurs en milieu scolaire.  

Finalement, maintenant qu’on connaît le portrait psychologique des taxeurs, est-il possible de l’éviter? Et si on commençait à dénoncer au lieu de passer sous silence, les mesures annoncées n’auraient-elles pas plus d’impact? Il est temps que ça change!